Art-icle : Le vent se lève (2013)

En cette belle période à la maison, nous nous sommes dit qu’il pouvait être intéressant de se partager des œuvres que nous affectionnons. Nous sortirons désormais un article de cette série tous les lundis et vendredis.

Le vent se lève est un film d’animation du Studio Ghibli (studio d’animation japonais) qui est sorti au cinéma en 2013. Le réalisateur est Hayao Miyazaki, connu notamment pour Princesse Mononoké, Le Voyage de Chihiro ou encore Mon Voisin Totoro. Ce film était initialement un manga prépublié entre 2009 et 2010 dans la revue Model Graphix par le réalisateur et il devait être son dernier mais le réalisateur a finalement interrompu sa retraite pour se lancer dans un nouveau projet. 

Synopsis :

Nous suivons la vie de Jiro Horikoshi, de son enfance à sa vie d’adulte dans le Japon qui se modernise entre la Première et la Seconde Guerre mondiale. Bien que son désir premier était de venir pilote, sa mauvaise vue l’incite à s’intéresser à la conception des avions. On le suivra vers la concrétisation de son rêve à travers l’Histoire et son histoire.

Commentaire globale:

Références historiques : Le film suit la vie d’un jeune homme du nom de Jiro Horikoshi, qui s’inspire de la vie de l’ingénieur aéronautique du même nom, qui est notamment connu pour la conception du A6M Zero, l’un des types d’avions utilisé par les kamikazes. Hayao Miyazaki étant passionné par l’aviation, ce n’est pas la première fois que les objets volants ont une place importante dans ses films, cf Nausicäa de la Vallée du vent ou Le Château dans ciel.

En suivant la vie de ce personnage, on navigue aussi entre les grands événements historiques dans le Japon que dans le monde. On assiste au séisme de Kantō, l’un des plus important du siècle dernier ayant entraîné le Grand Incendie de Tokyo, on suit la collaboration germano-nippone au niveau aéronautique, la modernisation difficile du Japon et l’importante diffusion de la tuberculose. D’autres références historiques sont plus discrètes, avec la version orchestrale de l’Internationale quand Jiro passe en train en URSS ou quelques dates importantes du XXe siècle sur les plaques d’immatriculation des voitures.

Plus que l’histoire générale, c’est l’histoire de l’aéronautique qui ressort de ce film. On nous présentera Giovanni Battista Caproni, un ingénieur en aéronautique italien qui a notamment conçu des avions pour la Première Guerre mondiale et tenté de concevoir des avions pour les civils, comme le Ca. 60 qui est l’avion sur la photo de cet article (cet avion fut un échec). On visitera aussi l’usine Mitsubishi, de la conception au test de modèle (je vous assure que, même si ça n’en a peut-être pas l’air, c’est passionnant !) et plus succinctement l’usine Junkers de Dessau.

Références littéraires : Le titre du film est un vers du poème « Le cimetière marin » de Paul Valéry écrit en 1920. On peut ainsi entendre le vers: “Le vent se lève !… Il faut tenter de vivre !” de manière récurrente dans le film. Avant d’être utilisé pour ce film, « Le vent se lève » a servi de titre à un livre, celui de Tatsuo Hori, écrit entre 1936 et 1937. Miyazaki s’est notamment servi de ce roman pour la relation entre Naoko et Jiro, l’ouvrage dépeignant l’histoire de deux fiancés qui partent dans un sanatorium afin que la femme, qui est atteinte de la tuberculose, puisse guérir.

Un autre roman apparaît, plus ou moins discrètement : La Montagne magique. Un personnage secondaire, Hans Castorp, y fait référence de manière directe. Le nom de ce personnage n’est pas anodin, correspondant au nom du personnage principal de La Montagne Magique de Thomas Mann. Dans ce roman, Hans Castorp va rendre visite à son cousin dans un sanatorium en montagne, ce dernier ayant la tuberculose et fini par y rester assez longtemps (la version de poche lui donne 1000 pages de vie dans ce lieu). Néanmoins, la présence de ce roman m’a paru peu visible, peut-être qu’elle le sera plus à vos yeux !

Commentaire perso:  

Ce film fait parti de mes films favoris tant dans les films du Studio Ghibli que dans toutes les catégories de film confondu. J’aime énormément les films survolant l’Histoire en suivant un personnage (Forest Gump est mon film préféré) avec des petites références glissées, plus ou moins discrètement, permettant de découvrir toujours de petits éléments en re-regardant le film. Il m’a donné envie de m’intéresser à l’histoire de l’aéronautique et de la tuberculose, et il me reste encore beaucoup d’informations à trouver sur l’aéronautique !

Il est sorti sur Netflix ce mercredi 1er avril 2020.