Excursion à Villefranche-de-Rouergue

Quand nous étions à Arrout, EKC a rencontré deux espérantistes à la retraite, qui parlaient aussi bien l’espéranto que l’occitan. Elles nous ont proposé de venir leur rentre visite dans leur ville : Villefranche-de-Rouergue.

Direction Villefranche

Accompagné de Marion, Moana, Alex, Arno et Dorian, je suis allé en train à Villefranche pour y passer le weekend. Nous sommes arrivé le samedi matin avec un beau soleil.

Accueilli par Geneviève et Marie-Jo. Nous sommes immédiatement partis pour le siège de l’association locale d’Occitan, où les deux retraitées participent activement à l’association (en y proposant des cours par exemple).

Nous avons posé nos sacs et pris le café, avant de partir nous promener à travers le quartier.

La visite du quartier

Chose amusante, le quartier accueillait le tournage d’une future série Netflix (All The Light We Cannot See). La série portera très probablement sur la Seconde Guerre mondiale : en effet, on avait l’impression d’avoir été transportés dans un autre temps : des véhicules d’époques parsemaient les rues, les façades vieillies des boutiques étaient placardées de tableaux de rationnement, des décombres entouraient l’église – sûrement suite à un bombardement… On s’y serait cru !

Les prix du moment étaient affichés sur les fenêtres. Des tickets de rationnement étaient utilisés pour acheter de la nourriture.

La place principale de la ville est belle et très lumineuse, entourée de commerces et de l’église. Malheureusement, nous avons oublié d’en prendre des photos…

Le carillon

Ensuite, de retour en 2022, nous sommes retournés au siège de l’association occitane pour le déjeuner, et nous sommes revenus en centre-ville pour visiter le carillon de la Collégiale Notre-Dame. Le bâtiment lui-même est magnifique, tant par son architecture que par son aménagement et ses vitraux, et le carillon situé dans les combles en est certainement la pièce maîtresse. Nous avons eu la chance de pouvoir bénéficier d’un petit concert « privé » joué par un joueur de carillon – pour autant qu’un concert de carillon puisse être privé : les cloches sonnent si fort que toute la ville et ses alentours peuvent les entendre ! (nous devions d’ailleurs porter des casques pour protéger nos oreilles).

En conséquence, tout Villefranche-de-Rouergue a pu écouter l’Espero (l’hymne de l’Espéranto), que le carilloneur nous a joué quand nous lui avons dit que nous étions espérantistes !

Le carillonneur

Le monastère

En sortant de la collégiale, nous nous sommes rendus au monastère de la Chartreuse Saint-Sauveur pour visiter ce lieu hors du temps : le cloître de ce monastère est l’un des plus grands de France.

Dans le passé, les moines chartreux se consacraient uniquement à la prière et à l’étude, ils étaient complètement retirés du monde. Ils devaient suivre des règles très strictes, alliant solitude et silence : ils n’avaient le droit d’être visité qu’une seule fois par an, par un seul membre de leur famille !

Pendant qu’une partie du groupe admirait l’architecture du cloître et de la chapelle, l’autre partie participait à une chasse au trésor pour démasquer le voleur de la sainte relique du monastère, ce qui leur a permis de découvrir les lieux en s’amusant.

Chapelle Notre-Dame de Treize-Pierres

En fin d’après-midi, après un tour avec le bus de la ville, nous sommes allé visiter la chapelle Notre-Dame de Treize-Pierres.

Fresque sur le plafond de la Chapelle Notre-Dame de Treize Pierres

Décorée de fresques de style byzantin cette chapelle est un monument important de l’histoire religieuse du pays occitan. Nous avons passé un long moment à admirer ces peintures très colorées, réalisées par Nicolaï Greschny entre 1951 et 1952.

L’homme d’église présent sur les lieux a très gentiment proposé de nous faire visiter. Membre de la communauté des clercs de Saint-Viateur, il nous a expliqué l’histoire et les légendes rattachées à ce lieu vieux de plus de 500 ans.

Soirée film

A la fois espérantistes et occitanophones, nous avons passé la soirée au siège de l’association occitane pour voir le film d’André Andrieu « Paisans de Roergue« .

Le film raconte la vie d’une famille occitane dans la campagne des années 1960-70. André a filmé lui-même la vie de cette époque, avec une caméra achetée lorsqu’il était étudiant. Plusieurs décennies plus tard, il a ressorti et monté ces séquences pour en faire un film.

Ce film est un véritable témoignage de la vie des paysans de l’époque, quand les tracteurs n’avaient pas encore remplacé les boeufs, et que toute la famille travaillait toute l’année pour faire fonctionner la ferme. Paisans de Roergue est donc une fenêtre incroyable sur sur une partie du patrimoine historique de l’Occitanie.

Après cela, André a bien voulu nous accorder une interview pour parler de sa vie et de son parcours espérantiste. Vous pouvez d’ailleurs l’écouter ci-dessous.

Interview d’André Andrieu, réalisée par Moana et Antoine

Najac

Après une nuit passée dans un gîte pour pèlerins, nous sommes allés à Najac, un village à 20 minutes de Villefranche.

Le village est situé au sommet d’une montagne, avec des rues étroites et très escarpées, bordées de maisons très jolies à l’architecture magnifique. Quant à nous, nous sommes allés visiter les ruines de la forteresse surplombant le village. La visite guidée de ces ruines nous a permis d’en apprendre plus sur l’histoire de la région et de la forteresse.

Malheureusement, nous avons dû écourter la visite car nous étions en retard sur le planning de la journée…

Hommage à Enric Mouly

L’association occitane nous avait en effet invité à un après-midi hommage à Enric Mouly, membre et lauréat de l’Académie des Jeux floraux. Il a par ailleurs également été vice-président de l’Escòla Occitana et Majoral du Félibrige.

Pour honorer sa mémoire, l’Association Occitane de Villefranche-de-Rouergue lui a donc dédié un après-midi entier de spectacles, scénettes de théâtre, chants et collation, le tout en langue occitane.

Retour à Toulouse

Après toutes ces péripéties nous sommes retournés à Villefranche pour prendre le train à 17h, afin de rentrer à Toulouse. Cette visite fût aussi riche que passionnante, et je regrette juste que nous ayons souvent manqué de temps pour explorer plus en profondeur : tout est allé très vite durant ces 2 jours, et nous avons parfois dû nous précipiter ou écourter une partie pour ne pas manquer le début de la suivante.

Photo prise du train

Merci infiniment a Paulette et André Andrieu pour leur temps et leur gentillesse, et pour nous avoir accueilli chez eux!