A IJK grâce à Erasmus+

IJK a eu lieu cet été, du 5 au 12 août 2023, à Lignano Sabbiadoro, en Italie. Il a été organisé par TEJO, en partenariat cette année avec ILEI.

Quelques membres d’EKC ont eu la chance de venir à IJK grâce au projet Erasmus concernant un séminaire de formation à la compétence interculturelle. Niko et Yentl-Rose font part de leur expérience et de ce qu’ils ont appris :

Niko:

« C’était une occasion mémorable pour les jeunes de diverses cultures de se rencontrer, de partager leur savoir et leurs expériences, et d’explorer le thème de compétence interculturelle. ILEI était présent sur place et avait organisé plusieurs événements pour leur propre congrès sur la même période. ILEI (la Ligue Internationale des Professeurs d’Espéranto). L’un des événements notables de ce congrès était le séminaire tenu dans le cadre du projet KA2, qui se concentrait sur l’exploration de la compétence interculturelle et la façon de développer au sein du mouvement espérantiste.

Le séminaire a été ouvert par un conférencier enthousiaste, Duncan Charter. Après avoir fait connaissance rapidement, les participants se sont présentés et ont commencé à discuter de leurs expériences tant positives que négatives en rapport avec les différences culturelles. Duncan a ensuite proposé un livre important intitulé « Vous aussi êtes un étranger », qui incitait tous les participants à réfléchir à deux questions importantes : comment faire évoluer la compétence interculturelle, et comment s’entraîner sur cet aspect.

Le séminaire comportait plusieurs thèmes de discussion, dont :

  • Qu’est-ce qui caractérise la culture espérantiste, et comment diffère-t-elle des autres cultures ?
  • Comment relever les défis de communication, notamment quand des gens de cultures différentes interagissent ?
  • Comment apprendre et comprendre d’autres cultures, en tenant compte de leurs formes et des aspects humains, informels, anthropologiques, informationnels, émotionnels et comportementaux ?
  • Comment discuter efficacement, en tenant compte des pouvoirs, individualités, sexes, et comment éviter les risques de communication ?
  • Le rôle de la communication non-verbale, qui inclut les gestes, les symboles, les bruits, et autres communications non-verbales.
  • Comment mieux comprendre ses collègues, ce qui sous-entend d’explorer leurs situations de vie et de se montrer flexible dans les interactions.
  • S’intéresser à l’auditeur et être capable d’adapter la communication à ses besoins.

Le deuxième jour du séminaire était dédié à un perspective historique de la compétence interculturelle. Renato Corsetti a présenté l’évolution de l’impérialisme et de l’hégémonie à travers l’histoire, d’Alexandre le Grand jusqu’à l’époque moderne. Il a souligné le rôle de la mondialisation culturelle et l’importance de la langue, de la richesse et des lois dans la communication interculturelle.

Une remarque intéressante fut que l’Espéranto est une idée européenne, qui a cependant évolué pour mieux respecter la diversité de ses locuteurs. Les participants du séminaire se reconnaissaient comme des personnes partageant les mêmes idéaux, tout en ayant des différentes ; et ils comprenaient que les gens sont par nature plus enclins à l’autodéfense, mais que cela peut aussi être utilisé pour mieux comprendre et interagir avec les autres cultures.

Le troisième jour était dédié à l’exploration de la culture africaine. Les participants eurent la chance de regarder des vidéos YouTube sur la communication interculturelle en Afrique, et de discuter de mots-clés tels que diversité, égalité, et inclusivité. La question concernant l’existence d’une culture espérantiste fut aussi abordée, et les participants ont pris en compte le rôle de responsabilité, du respect, de la loyauté et du respect des promesses dans la création d’une communauté espérantiste.

Enfin, il a été remarqué que l’Espéranto a sa propre culture, qui doit être conservée et développée non pas par la restriction, mais par le biais d’une plus grande compréhension et compétence interculturelle.

Ce séminaire pendant le 79ème IJK de TEJO a indubitablement constitué une contribution importante à la compréhension et au développement de la compétence interculturelle au sein du mouvement espérantiste. Il a en outre donné aux participants de nombreuses idées et perspectives pour l’avenir. »

Yentl aussi se souvient:

« Après un intense voyage en train, je suis enfin arrivée à Lignano Sabbiadoro pour mon premier IJK ! Déjà fatiguée et doublement malade, mais néanmoins plus que prête pour faire la fête et pour apprendre, dans une ambiance internationale géniale !

Le train avait du retard… mais pas d’inquiétude : le bureau des admissions aussi !

L’une des activités les plus intéressantes auxquelles j’ai participé fut le séminaire de formation sur la compétence interculturelle. Niko a déjà bien résumé les sujets importants abordés tout au long de la semaine, mais je voudrais prendre le temps de réellement souligner la diversité (et bien sûr aussi l’interculturalité) des conférences elles-mêmes. Ainsi, certains conférenciers ont abordé leur thème d’un point de vue davantage historique, d’autres par une approche plus psychologique ou sociologique, etc. J’ai aussi aimé que cela ne s’arrête pas à la seule théorie et qu’il y ait des temps pour les questions et le partage d’expériences : c’est vraiment important qu’on ait pu réfléchir à notre rapport au sujet, avec par exemple le jeu « que ferais-tu si… » Et bien sûr, lors d’un séminaire sur l’interculturalité, il n’était pas imaginable de n’entendre que les voix d’une partie du monde ! Nous avons donc beaucoup parlé des aspects eurocentristes de l’Espéranto, et de la manière de lutter pour plus de respect et d’inclusion au sein des idéaux internationaux eux-mêmes.C’était également très intéressant d’explorer un peu certaines cultures africaines : de la présentation de cuisines traditionnelles aux idées sur l’égalité et le respect, il y avait beaucoup à apprendre. D’ailleurs c’est amusant car un peu plus tard ce jour – à moins que ce ne fut le lendemain – j’ai déjeuné avec, entre autres, un béninois. Nous avons discuté un peu, et comme il était plus âgé que moi, je ne l’ai pas regardé dans les yeux, car je venais d’apprendre que cela pouvait être irrespectueux dans de nombreuses cultures africaines. Plus tard, il m’a dit que c’était une agréable surprise de parler avec une jeune Européenne aussi respectueuse. À mon avis, cette anecdote témoigne pleinement de la richesse de l’espéranto et de l’intérêt de ce type de séminaire, et même tout simplement simplement de l’importance d’une meilleure communication sur – justement – la communication internationale.

Par ailleurs, IJK est certes un événement magnifique pour entraîner ses « compétences interculturelles », et ça ne se passe pas que dans les salles de séminaire, mais aussi en s’amusant avec des amis du monde entier !

Chaque soir, après une journée pleine de plage et de conférences, il se passait quelque chose d’intéressant : de supers concerts de JoMo et Jomart & Natasha, mais aussi des petits concerts informels et plein d’humour par Benji et Emerson. Et lors des conférences sur les cultures africaines, il y eut même des pauses musicales avec Clarissa Sabitini.

Benji Clarissa Jomart & Natasha

Bien sûr, on ne peut oublier l’immanquable Trinkomanĝa nokto (« Que boire ? » Tout !) … ni la Soirée Internationale : un enchaînement et amassement créatif de choses (la plupart du temps) merveilleuses.

La table lituanienne Contributions artistiques intéressantes

C’est dans un mélange de rire et de curiosité que nous avons suivi les aventures (en auto-stop) de Judith dans la première comédie musicale…et le destin nous a guidé en musique durant la dernière soirée.

N° 1: Aventures en auto-stop N° 2: Le Destin vous guidera

De nombreuses présentations et conférences Junulara Movado Foiro

Se jeter sur la piste de danse, ou discuter à la lueur des chandelles ? Un dilemme cornélien, mais qui se résolvait souvent sur la plage pour un bain matinal face au lever du soleil…

Après l’événement, j’ai (enfin!) dormi ! Et rêvé de débats, d’animation et de chants lituaniens… »