Du 5 au 8 septembre 2024 s’est tenu le 82ème Congrès Espagnol d’Espéranto. Le congrès s’est déroulé dans la Univesidad Laboral de Cheste près de Valence. Ce campus s’étend dans un vaste parc arboré où se dressent des bâtiments en béton d’une architecture d’avant-garde des années 60. Prévu pour 5000 étudiants, elle n’en reçoit maintenant que quelques centaines, et plusieurs bâtiments sont condamnés car il y a des risques d’effondrement.
De ci delà se dressent des œuvres d’art, la plupart en béton.
Jose Morell Roser, le maire et plusieurs conseillers ont pris part à l’inauguration du congrès dans l’université et à la mairie. Une des conseillères, espérantiste a présidé la réception à la mairie. Une autre a courageusement lu son long discours en espéranto que, à ses propres dires, elle ne maîtrise pas bien. Tonio del Barrio a assuré la traduction du castillan à l’espéranto et inversement.
Parmi les orateurs dans la cérémonie inaugurale il faut souligner Duncan Charters, le président actuel de UEA (l’Association Universelle d’Espéranto), Ángel Arquillos, président de la Fédération Espagnole d’Espéranto et les présidents des clubs de Valence et de Cheste.
A cette occasion on a souligné que Cheste a une longue histoire remarquable avec l’espéranto. Au début du 20ème siècle il s’y trouvait une proportion importante d’espérantistes, principalement grâce à l’action de Francisco Máñez Sánchez. Dans les années 1920 Cheste est devenu pour la région de Valence le centre pour l’accueil d’enfants autrichiens après la guerre.
Dans les années 1970 un autre espérantiste Enrique Arnau a maintenu l’enthousiasme dans la ville. Tous deux, Máñez et Arnau, ont une rue à Cheste dédiée à leur mémoire et à leur action pour l’espéranto. Si on y ajoute la rue du docteur Zamenhof, Cheste est une des villes qui a le plus d’éléments célébrant l’espéranto dans le monde. A Cheste il y a toujours un club actif nommé Lum-Radio (Rayon de Lumière).
Pendant le congrès ont eu lieu de nombreuses conférences. A chaque heure trois conférences se tenaient simultanément en trois lieux différents. Plusieurs enseignants actuels de diverses universités et grandes écoles sont intervenus dans le cadre du séminaire AMO (Aktivula Maturigo = Formation des activistes) : Duncan Charters, Dennis Keefe, Ruben Fernández, Ana Manero, Amri Wandel, Viko Manzano, Iván Garcia, Toni Espinosa, Laura Brazzabeni, Alfred Ramón. Venus d’Ukraine Niko Volosin a présenté des caricatures et Euheno Kovtonjuk a parlé de Erochenko, écrivain espérantiste ukrainien aveugle et de la situation actuelle de son pays.
Antoni Badia et Pedro M. Martín ont distrait les participants avec des tours de magie. Santiago Cerveró i Caballero a présenté des films dans lesquels l’espéranto apparaît. Ismael Ejarque a parlé de cancer et d’hérédité.
Particulièrement remarquable a été la conférence de Gabriela Manzano, 9 ans, au sujet du manque de respect aux enfants. Gabriela a posé des questions telles que : » Pourquoi les adultes touchent-ils la tête, le nez, les joues, les oreilles des enfants alors que les enfants ne font pas de même avec les adultes ? ». Dans le public personne n’y a répondu.
De nombreuses personnes non-espagnoles ont pris part à ce congrès provenant de plus de vingt pays: Portugal, Catalogne, Occitanie, France, Italie, Croatie, Slovénie, Suisse, Autriche, Allemagne, Belgique, Royaume-Uni, Suède, Lituanie, Bulgarie, Roumanie, Ukraine, États-Unis, Cuba, Chine, Japon.
La Ŝaknovelo (la nouvelle d’échecs) d’après Stefan Zweig a été présentée par Arno, samedi à 23 heures lorsque les participants sont enfin revenus du dîner. Aucun des spectateurs n’a souhaité prendre part à un échange après la représentation: tous étaient trop fatigués.