Rencontre en Croatie pour le projet “Reta Edukado Nun”

Trois membres de notre association ont pris part à une réunion transnationale en Croatie du 12 au 16 août dernier dans le cadre d’un projet Erasmus + dans lequel nous sommes actifs. Que s’y est-il passé ? Voici ci-après un petit compte-rendu.

De quoi traite ce projet ?

L’événement en question a eu lien dans la petite ville de Đurđevac dans le nord-est de la Croatie, non loin de la frontière hongroise. Cette ville est celle de plusieurs espérantistes très actifs à qui on doit en particulier de Centre de documentation d’Espéranto (Dokumenta Esperanto-Centro – DEC), qui a pris pour mission de conserver et archiver toutes sortes de documents en lien avec l’histoire du mouvement espérantiste. C’est aussi à ces espérantistes-là que nous devons l’organisation très réussie de cette réunion.

Outre DEC et notre association EKC, d’autres organisations d’espéranto sont également impliquées dans le projet : BES (Bjalistoka Esperanto-Societo), Kosmo Strategio ainsi que BEA (Bunta Esperanto-Asocio). D’autres invités ont également activement contribué au programme, comme on pourra le constater ci-dessous.

L’idée du projet Reta Edukado Nun (« L’Éducation en ligne maintenant ») est née au début de la pandémie de COVID-19 qui a subitement fait basculer les vies et cursus scolaires d’énormément de personnes, mettant en relief un besoin d’adaptation à cette nouvelle réalité. Le projet dans sa globalité vise l’échange de savoirs et d’expérience dans le domaine de l’éducation en ligne ainsi qu’à ouvrir la voie à d’autres initiatives à venir en engageant des personnes intéressées et en créant du contenu à la disposition d’autres organisations et individus.

Que s’est-il passé en Croatie ?

Cette réunion est la première ayant lieu en présentiel dans le cadre de ce projet. Le programme s‘est particulièrement concentré sur la question des archives dans le monde de l’espéranto. D’autres thèmes en lien ont été abordés, tels que la numérisation et mise en ligne de documents et la conservation de leur forme papier. C’est par ailleurs un thème d’actualité, à l’heure où est discuté l’avenir du Bureau central d’UEA et de TEJO à Rotterdam et des archives qui s’y trouvent.

Le partage d’expérience a pris la forme de plusieurs présentations de diverses initiatives, dont les liens sont disponibles ci-dessous et méritent d’être consultés.

Ana Manero de la Fédération espagnole d’espéranto (Hispana Esperanto-FederacioHEF) nous a fait part de sa longue expérience avec la bibliothèque d’espéranto Juan Régulo Pérez à Madrid ainsi que Bitoteko, plate-forme en ligne où sont mis à disposition de nombreux livres et documents de cette bibliothèque. László Szilvási quand à lui est venu de Budapest pour présenter son initiative STEB: Scienca Teknika Esperanto-Biblioteko (« Bibliothèque scientifique et technique d’espéranto ») qui de façon similaire collecte des contenus en ligne en espéranto sur des sujets techniques ou scientifiques. L’idée a vu le jour suite au manque de documents accessibles dans ces domaines-là en espéranto.

Pascal Dubourg, historien à Berlin, a abordé quant à lui la question des archives dans le monde de l’espéranto, ayant lui-même un certaine expérience dans le sujet. Il a su mettre en évidence les défis que présentent les archives du mouvement espérantiste, réparties dans le monde et souffrant souvent d’un manque de traitement par des professionnels. Pascal a également présenté certains de ses projets, notamment Militrakontoj qui met en évidence le caractère transnational de la seconde guerre mondiale sur la base de sources en espéranto.

Pascal présente ses projets

Nous avons également parlé d’édition et de mise en forme de textes papiers et numériques grâce aux présentations de Josip Pleadin et Przemysław Wierzbowski (“Pŝemek”). Cette dernière a d’ailleurs eu lieu en ligne, avec les participants sur place en Croatie ainsi qu’ailleurs sur Zoom.

EKC a été représenté par trois de ses membres lors de cet événement : Marion et deux volontaires Lucas et moi-même, Valentin. Ce fut l’occasion pour notre association locale de profiter de l’expérience des participants concernant nos propres archives, autrement dit comment s’assurer de la postérité des activités de notre associations. Nous avons également interviewé quelques organisateurs du projet dont les voix sont audibles dans plusieurs de nos émission de radio. Si vous souhaitez en savoir plus, Sara Spanò et Francesco Maurelli ont détaillé le projet avec nous : ils apparaissent dans les épisodes ci-dessous d’Esperanto-Magazino (en espéranto, avec un résumé en français en fin d’enregistrement).

Esperanto-Magazino N°255

Esperanto-Magazino N°256

Esperanto-Magazino N°257

Nous en avons profité pour aussi découvrir un petit bout de la Croatie, en particulier de siège de DEC, une maison toute neuve où reposent des archives d’espéranto en tous genres à l’abri du temps. Félicitations à Josip qui collecte et gère ces trésors depuis plusieurs décennies !

Suite et conclusions

Unes des conclusions de la séance fut notamment la rédaction d’une série de recommandations en matière d’archivage à l’intention des associations locales comme la nôtre. Nous avons également eu l’occasion suite à cette réunion d’appliquer une des recommandations. Suite à la réception d’une vingtaine de cartons de revues, nous avons pu trouver des organisations intéressées à conserver de très diverses publications grâce à une liste de diffusion mentionnée au cours de la réunion (bibliotekoj@googlegroups.com ).

D’un point de vue personnel, j’ai également pris conscience de la valeur des archives. Les échanges d’expérience m’ont insisté à me pencher sur le cas des archives de TEJO, organisation dans laquelle je suis très impliqué. J’ai ainsi levé la question de l’avenir de nos archives au sien de l’organisation.

La prochaine réunion du projet est prévue en décembre prochain, à Białystok après de BES, l’association locale d’espéranto. Y seront traités entre autres le thème des droits d’auteur. Ĝis tiam!

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