Un membre actif se présente : Arno

Puisque les volontaires se présentent, j’ai eu envie de me présenter à mon tour afin de faire connaissance.

L’espéranto est dans ma famille depuis plusieurs générations. Mon grand-père maternel Heinrich Friess était un espérantiste allemand avec une approche humaniste et intellectuelle. Et mon père a découvert l’espéranto après avoir lu un article dans une revue anarcho-syndicaliste de son père René Lagrange, militant syndicaliste.

Ma mère Erika Friess a décidé d’apprendre la langue en autodidacte, car son intérêt avait été éveillé par son père, elle a quitté l’Allemagne et s’est installée à Paris. Mes parents se sont rencontrés dans le cadre du cabaret espérantiste parisien «Tri Koboldoj» dirigé par Raymond Schwartz dans les années 50. Ils se sont mariés et ont mis au monde trois fils qu’ils se plaisaient à affubler du surnom «la tri koboldoj» (les trois lutins).

Mon père Georges Lagrange était actif dans le cadre de SAT le mouvement progressiste de travailleurs espérantistes, et son goût pour les lettres l’a poussé à écrire des articles, des poèmes, des nouvelles et il a traduit des œuvres – des pièces de théâtre entre autres – du français à l’espéranto et parfois inversement sous son nom ou sous le pseudonyme Serĝo Elgo.

Lorsque nous étions enfants, mes frères et moi recevions des livres en espéranto comme cadeaux de Noël (ou de Yule comme on disait dans notre foyer athée) et nous prenions part aux congrès de SAT-Amikaro.

Entre vingt et quarante ans j’ai fait l’acteur, d’abord avec TESPA (Teatro Esperanto de Parizo) et ensuite avec les théâtres la Chrysalide et Kallima. TESPA a monté des œuvres importantes : «Andromaka» de Jean Racine, «La Justuloj» de Albert Camus, «La Kalva Kantistino» de Eugène Ionesco, «Fatomaŝino» de Jean Cocteau, tous traduits du français par Georges Lagrange, respectivement de Andromaque, Les Justes, La Cantatrice Chauve, La Machine Infernale.

TESPA a aussi monté des pièces plus modestes originalement écrites en espéranto: «Korvoj» du japonais Kisaku Tabata, «Aŭtunaj Ventoj» du catalan Frederic Pujulà i Vallès, «Kiel birdoj konstruas neston» de l’écossais William Auld.

Les compagnies la Chrysalide et Kallima ont monté les mêmes spectacles en français et en espéranto d’auteurs plus modernes (Jules Renard, François Boyer, Guy Foissy, Josiane Balasko, Harold Pinter, Fernando Arrabal, etc) et les ont présentés dans plus de dix pays : Angleterre, Belgique, Pays-Bas, Allemagne, Danemark, Suède, Finlande, Pologne, Hongrie, URSS, Suisse, Italie, Yougoslavie, Catalogne et France !

En 2000 je me suis installé à Toulouse et j’ai commencé de m’activer avec EKC. Nous avons organisé KAFE (Kultura Arta Festivalo de Esperanto) au cours duquel plus de vingt concerts se sont produits en cinq jours avec Flo (Floréal Martorell de Vinilkosmo), Jeannette (Jeanne-Marie Cash, cheville ouvrière d’EKC au long de nombreuses années), Kiki (Christine Vidotto) avec le soutien de Claude Nourmont au nom d’Espéranto-France. Nous déplorons que les deux dernières soient décédées il y a deux ans.

Et les élèves de Richard m’ont demandé de les aider à jouer des pièces de théâtre pour améliorer leur maîtrise de la langue. C’est ainsi qu’est né le TTT (Teatro Trupo de Tuluzo) qui a monté «la Rekta Metodo» d’après «l’Anglais tel qu’on le parle» de Tristan Bernard, «La krimo de strato l’Ursin’» d’après «Le Crime de la rue Lourcine» d’Eugène Labiche, «Forlasita» d’après «la Délaissée» de Max Maurey et «Familia Etoso» d’après «Un Air de Famille» d’Agnès Jaoui kaj Jean-Piere Bacri, tous traduits par Richard Cash. La dernière pièce a été présentée à Toulouse, à Boulogne-sur-Mer au congrès qui célébrait le centenaire du Premier Congrès d’espéranto, en Catalogne, en Allemagne, dans le cadre de FESTO, et de KEF en Finlande et enfin au Congrès Universel de Vilnius en Lituanie. C’est alors que j’ai quitté Toulouse mais TTT a monté d’autres pièces : «La grandioza kongreso» et «Duonhora pluvego» de Rikardo Cash, interprétées par Kiki.

En dehors du théâtre j’ai exercé des professions diverses : professeur de mathématiques, développeur informatique, maçon, jardinier, charpentier, etc. J’ai consacré près de trois ans à construire une maison avec une structure en bois de type poteaux-poutres.

J’ai pris part à l’organisation de IREM «Interasocia Renkontiĝo de Esperanto ĉe Mediteraneo»

J’ai aussi été très actif dans Wikipédia en espéranto

Je suis en lien avec le Centre Culturel «Kvinpetalo» à Bouresse (près de Poitiers) cofondé par mon père et que mon frère Bernard co-anime. Au cours des deux derniers étés mes deux frères – Patrick et Bernard – et moi, «la tri koboldoj», nous sommes retrouvés à «Kvinpetalo», l’an passé pour un atelier de découverte de wikipédia et cette année pour une session sur l’astronomie conduite par Patrick.

Dans les réseaux sociaux et en différents endroits je signe Agloforto. Il s’agit de la traduction en espéranto de mon prénom selon l’étymologie germanique Arno ← Arnaud ← Arn-walt = Agloforto = Force de l’Aigle.

Et maintenant s’il se trouve des personnes qui aimeraient pratiquer le théâtre en espéranto, qu’ils s’adressent à moi pour faire de nouveaux projets.

One comment

  1. Gratulon kara !
    Mi bedaŭras tion, ke la « miropeska » trupo, kiu antaŭ jaroj vin invitis por prelegi pri E-teatro cele mem ion plurlingve prezenti sur scenejoj kun tiama volonto verkofine varbi por Esperanto…, iom forgesis la aferon kaj… maljuniĝis la getrupanoj.
    E-diskonigeme via Jorgos. (Ĉ ĉ Ĝ ĝ Ĥ ĥ Ĵ ĵ Ŝ ŝ Ŭ ŭ)

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