Un tremplin pour l’espéranto : Somera Esperanto-Studado

J’ai fait le compte : depuis que je parle espéranto, j’ai participé à vingt-cinq rencontres internationales dans plusieurs pays d’Europe. Et rarement je suis revenu aussi enthousiaste qu’après Somera Esperanto-Studado, l’école d’été de l’espéranto.

Somera Esperanto-Studado (SES) est organisée chaque été depuis 2007 en Slovaquie.

On ne peut pas présenter SES sans parler du site qui en est le creuset. En dix ans d’existence, s’est imposé comme référence incontournable de l’espéranto sur le web.

Plus qu’un site multilingue d’apprentissage de l’espéranto, est devenu le centre d’une véritable communauté virtuelle internationale, un lieu de débat et d’échanges.

Permettre à cette communauté virtuelle de se rencontrer physiquement, voilà l’idée qui a fait germer SES. Après une progression continue, SES a franchi cette année un cap en attirant deux-cents-cinquante participants, ce qui la place au rang des plus importantes rencontres internationales espérantophones. C’est en raison de ce succès inattendu que les organisateurs m’ont invité un mois seulement avant le début de la rencontre afin d’y animer un cours pour débutants.

Me voilà donc à Nitra,à moins d’une centaine de kilomètres de Bratislava en Slovaquie, du 21 au 29 juillet 2012.

Qu’est-ce que j’ai pu y voir pour être si enthousiaste?

Le meilleur d’un stage d’espéranto et d’une rencontre internationale, le tout dans un même lieu. SES, c’est d’abord une école d’été où on y vient pour apprendre l’espéranto sous la direction d’une équipe pédagogique expérimentée.

L’accueil des participants est très bien pensé:à leur arrivée, un test de langue permet d’évaluer leurs acquis et de les répartir dans les différents niveaux. Signe de modernité, ces niveaux (de A1à C2) sont conformes au Cadre Européen Commun de Référence. Pendant la rencontre, les participants suivent des cours à un rythme assez soutenu: au moins trois heures chaque matin. SES, c’est aussi un programme culturel et récréatif de qualité qui propose ateliers, conférences, spectacles, concerts et excursions. Ce programme libre occupe le reste de la journée et s’achève le soir avec un spectacle ou un concert. Entre chaque activité, les participants se rencontrent à la manĝejo (cafétaria), au trinkejo (bar), au gufujo (salon de thé), etc…

L’immersion dans la langue est complète et le résultat est là: en une semaine, les progrès des participants sont tout simplement spectaculaires J’ai eu le plaisir de trouvervà SES un public différent. Une proportion significative des personnes que j’y ai rencontré avaient là leur premier contact avec l’espéranto.

De fait, on y ressent une ambiance moins “espérantocentriste-, plus tournée vers le monde extérieur. À ce titre les organisateurs de SES savent faire preuve de pragmatisme en n’hésitant pas à faire usage de l’anglais qui n’est pas une langue taboue, contrairementà ce qui arrive souvent en milieu espérantiste. Pour faciliter l’accueil des novuloj (nouveaux), J’ai également vu à SES une plus grande convivialité entre les participants.

S’il est facile de se sentir perdu lorsque qu’on partice à sa première rencontre espérantophone, c’est chose beaucoup plus difficile à SES. La participation de chacun aux cours du matin fait que tout naturellement il y trouve sa place dans un groupe. Ceci n’empêche pas pour autant le brassage entre différents niveaux, qui se fait à l’occasion des activités de l’après-midi et du soir. Je veux également souligner le travail vraiment remarquable de la jeune équipe de Edukadoĉe Interreto (E@I, prononcez è-tchè-i), qui organise SES sous la direction de Peter Balaž.

Leur dynamisme et leur approche novatrice de l’action pour l’espéranto mériterait d’être mieux connu. Depuis plusieurs années E@I explore la voie de la professionnalisation, et travailleà remettre l’espéranto au centre de thématiques plus largesà travers la réalisation de projets tels que Lingva Prismo, Interkulturo, Slovak Online et bientôt Deutsch.info.

Voilà pourquoi SES m’a tant plu, et pourquoi j’ai eu tant de plaisir à y contribuer. Je ne peux que souhaiter que cette rencontre continueà se développer et fasse des émules. Les grandes associations espérantistes pourraient y jouer un rôle, comme l’a fait cette année l’association allemande des jeunes espérantistes (GEJ) qui par des subventions a permisà plusieurs jeunes d’y participer.

Vous regrettez déjà de ne pas être venu?

Pas de panique, il est encore temps de vous inscrire à la septième Somera Esperanto-Studado qui se tiendra en été 2013 à Martin!

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