Mythes et légendes : les sabots de Bethmale

mythes et légendes

Pour ce tout premier article de la série mythe et légendes, nous commencerons proche d’un endroit connu des espérantistes toulousains, le village d’Arrout ! Eh oui, proche de ce village se situe la vallée de Bethmale, riche d’histoires et de légendes, dont aujourd’hui je vais vous compter une des histoires : la légende des sabots de bethmale. Mais avant toute chose, que sont ces sabots de bethmale ?

Au coeur des Pyrénées, dans l’Ariège et plus particulièrement dans la vallée de Bethmale, se trouve une particuliarité vestimentaire du costume traditionnel bethmalais : le sabot de Bethmale. Les sabots de Bethmale sont des sabots de bois d’hêtre, dont la spécificité est leur bride en métal sur le dessus, l’absence de talon sous la semelle et leur pointe sur le devant (pouvant atteindre jusqu’à 30 cm), leur donnant cette forme de croissant de lune si caractéristique. Traditionnellement, ces sabots étaient offerts lors de fiançailles, et on dit que plus la pointe était effilée, plus l’amour était ardent.

Sabots_de_Bethmale

De nos jours portés essentiellement par les groupes traditionnels pour les représentations, ces sabots ont une légende associée plutôt maccabre…

Au IX ème siècle, le Midi de la France et les Pyrénées sont envahis par les Maures. Peu après que les Maures envahirent la vallée de Bethmale, le fils du chef des Maures s’éprit de la plus jolie femme de la vallée, qui était déjà fiancée au pâtre (berger) chasseur d’isard Darnert.

Rentranchés dans le maquis avec ses compagnons, Darnert et les hommes de Bethmale se préparaient à reconquérir la vallée.

Un soir où les Maures, rendus confiants par le silence de la montaigne, s’étaient livrés à la fête, les Bethmalais descendirent de la montagne et tous les Maures furent massacrés pendant la nuit.

Au petit jour, on vit alors défiler à la tête des vainqueurs, Darnert, chaussé de ses sabots effilés. Et sur chaque pointe de ses sabots étaient plantés, encore sanglants, un coeur, celui de sa fiancée sur l’un, et celui du Maure qui l’avait séduite sur l’autre. L’histoire raconte qu’en souvenir de cette aventure, le nobio (fiancé) offre ces sabots à sa fiancée avec un coeur dessiné à la base des longues pointes.

Plusieurs autres hypothèses, plus prozaïques, expliquent la forme et la spécificité de ces sabots. Ells sont regroupées en trois hypothèses :

  • La première vendrait du fait que vers l’an 1600, après un long séjour en Grèce, un Bethmalais ayant fait fortune dans le commerce revint dans la vallée en amenant les coutumes et les costumes du pays qui l’avait hebergé.
  • La deuxième viendrait d’un seigneur local qui, après son retour de croisade, aurait ramené avec lui les costumes et coutumes de l’endroit.
  • Enfin la troisième évoque un fait historique d’Ariège : La Guerre des Demoiselles. En résumé, suite à une nouvelle réglementation du code forestier qui défini une nouvelle réglementation sur la coupe /le ramassage du bois et d’autres mesures, une révolte éclate. En effet, les habitant qui avaient l’habitude d’user llibrement du bois des forêts, se voient restreints sur son usage. La forme particulière des sabots de Bethmale viendrait donc d’une sorte de défi aux autorités forestières.
Défilé présentant les costumes traditionnaux de Bethmale, avec leur sabots effilés

Légende, fruit de voyage ou de législation, toujours est-il que les sabots de Bethmale continuent d’intéresser les curieux, les passionnés, ou les collectionneurs et resteront une curiosité d’Ariège.

One comment

Comments are closed.